Flux de trésorerie d’exploitation

Flux de trésorerie d’exploitation : comprendre, interpréter et décider Un flux de trésorerie est une entrée ou une sortie de liquidités. Le paiement d’une facture fournisseur, le prélèvement d’une échéance de prêt et le règlement d’une créance client sont autant d’exemples qui illustrent ces mouvements financiers. Les flux de trésorerie d’exploitation correspondent aux encaissements et aux décaissements générés par l’activité courante d’une entreprise. Quel intérêt présentent-ils ? Quelles informations, utiles à la prise de décision, procurent-ils aux entrepreneurs ? Appelés cash flow en anglais, ils sont des indicateurs objectifs de la santé financière d’une entreprise et une aide précieuse pour le pilotage financier. La place du flux de trésorerie d’exploitation dans le tableau de flux de trésorerie La trésorerie est un concept clé dans la gestion des entreprises. Son analyse s’effectue à partir du tableau de flux de trésorerie (TFT). Elle a pour buts de prévenir les risques de défaillance et de compléter l’étude du bilan et du compte de résultat. Qu’est-ce que le tableau de flux de trésorerie ? Le tableau de flux de trésorerie est un document de synthèse comptable qui explique la variation des entrées et des sorties d’argent sur une année. Il informe aussi sur l’emploi des liquidités sur la période et fournit la situation de la trésorerie en fin d’exercice. Il n’est pas obligatoire en France sauf pour les entreprises soumises à la tenue des comptes consolidés. Le tableau décompose les flux de trésorerie en 3 cycles : les opérations d’exploitation regroupent les encaissements et décaissements produits par l’activité ; les investissements comportent, par exemple, les achats et cessions d’immobilisations ; les financements concernent, notamment, les augmentations de capital en numéraire. Calcul du flux de trésorerie d’exploitation Le flux de trésorerie d’exploitation d’une entreprise figure en haut du TFT. Deux méthodes de calcul permettent de le déterminer. La méthode directe, moins utilisée, s’appuie sur le résultat d’exploitation retraité de la variation du besoin en fonds de roulement (BFR). Elle classe les produits et les charges par rubriques et possède une valeur explicative. La méthode indirecte est toutefois privilégiée puisqu’elle se construit à partir du bénéfice net (ou de la perte) inscrit au compte de résultat. Opérations d’exploitation Résultat net – Amortissements et provisions – Plus ou moins-values de cession = Marge brute d’autofinancement – Variation du BFR (stocks, créances, dettes) Flux net de trésorerie lié à l’activité Comment interpréter le résultat du flux de trésorerie lié à l’activité ? Pour mieux interpréter le résultat du flux net de trésorerie lié à l’activité, l’entrepreneur doit se familiariser avec les notions de marge brute d’autofinancement et de besoin en fonds de roulement. Comprendre les notions de marge brute d’autofinancement (MBA) et de variation du BFR Dans le cas de la méthode directe, le TFT fait apparaître la marge brute d’autofinancement qui exprime le flux potentiel de trésorerie. Il s’agit de la marge dégagée par l’activité de l’entreprise. Elle ne prend pas en compte les décalages de paiements, c’est pourquoi elle est retraitée de la variation du besoin en fonds de roulement entre l’exercice en cours (N) et le précédent (N-1). Le BFR est, lui, constitué par la somme des stocks et des créances clients à laquelle on soustrait les dettes non financières. La variation du BFR est optimale quand la société maîtrise ses stocks, encaisse rapidement les règlements des clients et dispose de délais de paiement des fournisseurs convenables. Analyser le solde du flux net de trésorerie d’exploitation Un flux net de trésorerie d’exploitation positif indique clairement aux dirigeants, aux actionnaires et aux partenaires financiers, que l’entreprise est dans une situation économique assez saine et que ses activités sont rentables. Les marges dégagées sur ses ventes ou ses services sont suffisantes pour générer du cash. L’entreprise est en mesure de maintenir sa capacité opérationnelle. Elle gère son cycle d’exploitation (elle paie ses fournisseurs à échéance, collecte ses factures clients sans encombre…). La société rembourse ses emprunts. Elle dispose du cash nécessaire pour verser des dividendes. Elle finance le développement de sa production en partie ou en totalité. À l’inverse, un résultat négatif est souvent synonyme de difficultés. C’est un signal d’alerte fort pour un entrepreneur. Des mesures ciblées et efficaces se révèlent alors indispensables pour redresser les chiffres rapidement et éviter le risque de faillite. Cependant, il faut considérer qu’en phase de croissance ou de création, une entreprise affiche parfois une trésorerie négative. Elle traverse probablement une phase où le volume de dépenses liées à ses activités est supérieur à ses encaissements. Le flux de trésorerie d’exploitation comme outil d’aide à la décision Grâce à l’analyse du flux de trésorerie d’exploitation, l’entreprise est en mesure d’établir une stratégie financière en matière de production, d’investissement et de placement financier. Agir sur son cycle d’exploitation Si le flux net de trésorerie ne correspond pas à l’objectif attendu, la société doit trouver des solutions. Elle peut alors : revoir ses marges sur ses produits et services en tenant compte de son secteur d’activité ; réduire ses charges fixes ; maîtriser ses stocks ; organiser la gestion de sa trésorerie autour d’un plan prévisionnel, d’un suivi régulier et de procédures fiables. Comment optimiser la gestion de trésorerie d’entreprise ? Investir pour accroître son activité Face à un flux de trésorerie d’exploitation nettement excédentaire, un entrepreneur peut décider d’investir pour développer ou bien diversifier sa production. Une trésorerie disponible mobilisable sans délai et sans risque lui offre une capacité d’autofinancement totale ou en partie. Ce type de financement offre souplesse et agilité en matière de prise de décision. Le dirigeant opte pour la stratégie la plus adaptée à son secteur : croissance externe, interne ou renouvellement des immobilisations devenues obsolètes. Placer ses disponibilités À l’inverse, l’entreprise peut faire le choix de décaler ses investissements dans le temps pour augmenter sa trésorerie disponible ou préparer un projet de grande ampleur. Le recours à l’investissement est une réponse efficace pour sécuriser son argent tout en percevant des intérêts. De nombreuses solutions existent sur le marché. Avant de s’engager, il faut déterminer le niveau de risque, de rendement et de liquidité à atteindre. L’épargne classique comprend les dépôts à vue, à terme, ou les certificats de dépôt. Elle reste mobilisable, ne présente aucun danger, mais elle est peu rémunérée. Les solutions alternatives pour placer l’excédent de

Financement de la Trésorerie : quelles réponses peuvent apporter les trésoriers ?

gestion de trésorerie

 Inflation, hausse des taux… La situation économique et financière actuelle a de quoi préoccuper les trésoriers d’entreprise. Ils trouvent des réponses dans les couvertures et la diversification des financements.   Financement de la Trésorerie – Quelles sont les préoccupations des trésoriers d’entreprise au regard de la situation économique et financière actuelle ? « Ce qui anime tout le monde c’est la macro », souligne Daniel Biarneix, président de l’association françaises des trésoriers d’entreprise (AFTE), citant en premier lieu l’inflation et de la remontée anticipée des taux. Hausse de taux de +2,+3% L’inflation générale n’est en effet pas sans retentissement sur le monde des entreprises. « Cela a deux conséquences pour les entreprises : un risque de pincement sur la trésorerie d’exploitation si l’on arrive pas à répercuter l’inflation des coûts sur les prix de vente et l’augmentation des taux qui suivent l’inflation », rapporte Daniel Biarneix. En effet, même si la BCE ne montera ses taux courts qu’en juillet, l’anticipation fait que les taux longs ont déjà augmenté. « Par rapport à l’automne dernier, on enregistre déjà des hausses de l’ordre de +2,+3% », constate Daniel Biarneix. Par ailleurs, les marges demandées aux entreprises ont elles aussi augmenté, parfois même doublé. Et ce fortement sur le marché obligataire. « Le marché obligataire devient plus cher et d’accès plus difficile », résume Daniel Biarneix. Financement de la Trésorerie – Diversifier ses financements Face à ces problématiques, les trésoriers mettent en oeuvre différentes solutions. Vis-à-vis de l’inflation, tout d’abord, l’impact des hausses de coûts est limité grâce à des couvertures, notamment sur l’énergie. « Cela permet d’étaler dans le temps l’impact ds hausse de prix mais aussi de gagner en visibilité », précise Daniel Biarneix. Quant à la hausse des taux, c’est l’anticipation qui est de mise. En sécurisant les financements plus en avance que les besoins réels ou en augmentant la part fixe des emprunts. Daniel Biarneix conseille aussi de soigner la structure de son bilan, afin de rassurer les investisseurs. « Une autre façon de les rassurer est de raccourcir la maturité des dettes », avance-t-il. Il invite aussi à diversifier ses financements et de s’ouvrir, en plus des outils classiques de financement bancaires et obligataires, à des financements adossés à des actifs comme des titrisations de créances ou du factoring, ou encore à des financements de niches (Schuldschein par exemple). Source : DAF-MAG

Le budget de trésorerie, essentiel en temps de crise

Le budget de trésorerie permet de prévoir les entrées et les sorties d’argent sur une période donnée et d’anticiper les éventuelles difficultés financières que peut rencontrer l’entreprise. A ce titre, il est très apprécié des partenaires bancaires de l’entreprise. Il peut être extrapolé à partir du budget d’exploitation, s’il existe, en paramétrant les principaux décalages de trésorerie ou directement construit à partir d’une feuille blanche. POURQUOI FAIRE UN BUDGET DE TRÉSORERIE ? Le budget de trésorerie présente les avantages suivants : Identifier les causes des difficultés de trésorerie (augmentation du BFR, retards de paiement ou défaillances de clients) ; Anticiper les besoins de financement moyen et long terme et les solutions correctives à mettre en œuvre ; Mieux communiquer avec les différents partenaires financiers de l’entreprise ; Réconcilier la trésorerie long terme avec la trésorerie quotidienne opérationnelle. COMMENT CONSTRUIRE SON BUDGET DE TRESORERIE ? Au même titre que le budget d’exploitation, le budget de trésorerie distingue deux flux principaux : les flux entrants et les flux sortants. Dans un budget de trésorerie, il convient de transformer les recettes et dépenses en flux d’encaissement, ou de décaissement, en tenant compte des crédits clients et fournisseurs, de l’impact de la TVA, des financements et des placements. Les encaissements Ils représentent les sommes d’argent que l’entreprise est supposée encaisser sur une période prévisionnelle. A titre d’exemple : Le règlement des ventes clients ; Les financements externes ou internes ; Les éventuels produits financiers ou remboursements de crédit de TVA. Les décaissements Ce sont les sommes d’argent que l’entreprise est supposée décaisser sur la même période. A titre d’exemple : Les règlements des achats fournisseurs ; Le paiement des salaires et des charges sociales ; Les investissements ; Le règlement des impôts et des taxes ; Le remboursement d’emprunts ou le versement des dividendes. Le budget de trésorerie, à la différence du budget d’exploitation – purement commercial – est un budget commercial ET financier dont les valeurs sont TTC. Aussi, il conviendra de positionner ses encaissements et décaissements TTC dans sa feuille budgétaire pour calculer son solde de trésorerie en fonction du pas choisi : décade, mois trimestre sur la période choisie (1 année ou plus) En résumé, le budget de trésorerie offre de la visibilité sur sa trésorerie moyen et long terme, et en temps de crise, il devient indispensable pour piloter la trésorerie de son entreprise. Sa construction et son suivi peuvent paraître un peu rébarbatifs de prime abord. Pourtant, il existe des progiciels connectés aux principaux produits de trésorerie. Ces logiciels faciles à implémenter, facilitent grandement la vie du trésorier – ou du comptable, notamment pour élaborer son budget de trésorerie. Ils sont également utiles pour travailler sur plusieurs hypothèses budgétaires : hautes, basses, en fonction des prévisions de ventes ou de l’évolution du coût des matières premières, par exemple. Tout ceci, à condition de disposer de budget d’exploitation qui contient ces données… Découvrez aussi Mata IO