Le chèque : une spécificité française face au risque de fraude aux moyens de paiement

fraude au moyen de paiement

Alors que la plupart des pays européens ont tourné le dos au chèque, la France continue d’y avoir massivement recours.

Une exception qui interroge, à l’heure où la fraude au moyen de paiement devient une préoccupation majeure pour les autorités comme pour les consommateurs.

Le chèque en déclin… sauf en France

Partout en Europe, le chèque est en voie d’extinction. Entre le 1er semestre 2023 et le 1er semestre 2024, son usage a reculé de 12,4 % en France. Pendant ce temps, le virement instantané connaît une progression de 47 % sur la même période.

D’après l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP), le chèque ne représente plus que 2,4 % des paiements scripturaux, contre 9 % en 2016 et plus de 20 % en 2007. Pourtant, selon la Banque centrale européenne, 88 % des chèques émis dans l’Union européenne proviennent encore de France, là où d’autres pays comme la Suède, la Bulgarie ou l’Estonie ont tout simplement supprimé ce moyen de paiement.

Le chèque : un vecteur majeur de fraude au moyen de paiement

Selon la Banque de France, le chèque reste l’instrument de paiement le plus exposé à la fraude, en particulier dans un contexte où la fraude au moyen de paiement prend des formes de plus en plus sophistiquées.

Les chiffres clés :

  • Fraude avérée : 72 € pour 100 000 € de paiements début 2024 (contre 78 € en 2023)
  • Fraude déjouée : 46 € pour 100 000 € de paiements
  • 222 millions d’euros de fraudes neutralisées entre 2022 et 2023 (+38 % en un an)

Les principales techniques de fraude :

  • Vol de chèques, notamment lors de l’acheminement postal
  • Falsification ou contrefaçon de chèques
  • Fraude à la mule, où des individus recrutés sur Internet encaissent des chèques frauduleux à leur insu

Ces escroqueries s’inscrivent dans une dynamique plus large de cybercriminalité bancaire, accentuant les risques liés à tous les moyens de paiement traditionnels.

Vers la fin des chéquiers ?

Bien que le chèque soit gratuit pour les usagers, son coût pour les banques (fabrication, envoi, traitement) devient un frein à sa généralisation. Résultat : plus de la moitié des établissements facturent l’envoi des chéquiers, parfois jusqu’à 14 € en recommandé, selon Panorabanques.

Face à ces contraintes, plusieurs banques choisissent de ne plus le proposer systématiquement, amorçant une transition progressive vers des solutions plus modernes.

Une vigilance accrue contre la fraude aux moyens de paiement

Face à la montée des arnaques, le ministère de l’Économie, la Banque de France, la FBF et l’OSMP ont lancé une campagne nationale de prévention contre la fraude au moyen de paiement. Le message est clair : ne jamais partager ses données bancaires et signaler immédiatement toute tentative suspecte.

Ce qu’il faut retenir

  • Le chèque reste très utilisé en France, malgré un net recul.
  • Il représente aujourd’hui un risque majeur de fraude au moyen de paiement.
  • Son coût et sa vulnérabilité pourraient précipiter sa disparition.
  • Les bons réflexes de sécurité restent essentiels pour tous les usagers.

Pour en savoir plus sur la fraude au moyen de paiement, contactez le 0806110020.